Krishnamurti face aux pulsions

J.Krishnamurti, un enseignant itinérant original du siècle dernier, amène par une démonstration séduisante, si elle n'est irrésistible lorsqu'on s'associe au flux qui l'anime, à remettre en cause le temps, ne serait ce que pour l'esprit.

    En substance, Il se fonde sur l'absence de dualité, propre aux traditions orientales, pour en induire l'impossibilité de l'espace, entendu comme une distance, et par voie de conséquence du temps (pour l'esprit toujours...).

    La situation du Tibet nous a rendu sensibles au discours du dalai lama, propos politiques mais également spirituel, il est tant le chef religieux que politique de son pays.

   Ainsi, Le bouddhisme, philosophie dérivée du chan (le zen japonnais) de l'ancienne chine, nous rend donc plus disponibles à l'idée de non-dualité qu'il comprend également.

    Mais l'attrait des propos de Krishnamurti ne tient pas qu'a la facilité avec laquelle on reconnait la non-dualité, le scientisme, si ce n'est la science, vient nous conforter dedans.

    La mécanique quantique révolutionne les représentations du monde, celui ci "serait" et ne "serait-pas" dans le même temps; la réalité physique changerait selon la façon dont on l'observe; le temps comme on le perçoit serait une illusion.

    les propos du sage sont donc très séduisants.

    Mais qu'advient il de l'individu en l'absence du temps?

    L'intuition étant que le mécanisme d'inhibition est intiment lié au temps. La pulsion exige d'être immédiatement satisfaite. Pour nombre d'entre elles c'est la représentation d'une satisfaction à venir qui nous autorisera à la faire taire, à la refrenner.

    En l'absence d'une possible représentation du futur dans laquelle la satisfaction est obtenue la pulsion ne peut que se déployer dans l'éternelle immédiateté; on ne peut que chercher à immédiatement se satisfaire.

    Sur cette base toute éducation serait impossible, celle ci étant essentielement fondée sur l'interdit, l'inhibition de certaines pulsions du marmot.

    C'est également la sublimation qui disparait. La pulsion ne peut "devenir", elle ne sera jamais autre chose, une expression particulière enrichisant.

Cyrulnick contait son expérience de malades mentaux vivant dans un éternel présent, il expliquait qu'ils ne    pouvaient que faire leurs besoins sur eux même, demeurer dans une sorte d'abêtissement duquel ils peuvent sortir violeent au gré d'une pulsion invisible au monde, méconnaitre la parole...

 
  Cela pour vous demander combien le propos de Krishnamurti, notamment, peut se concilier avec les interdits inconscients qui nous font???

    Est ce à dire que l'état auquel ce sage nous invite diffère tant de ce que nous connaissons aujourd'hui que l'on ne peut en rien l' appréhender?

    Merci à ceux qui auront des idées....

Comments

[redrol]

Juste un détail : le bouddhisme n'est pas une philosophie issue du tchan mais le tchan est une pratique bouddhique chinoise originale apparue je crois vers le VIII ème siècle ap JC en Chine alors que le bouddhisme est né en Inde avec le Bouddha vers 500 av JC (le zen étant la pratique japonaise inspirée du tchan chinois...); je trouve que le propos est plus clair quand on est précis dans les termes même si ce n'est qu'historique et factuel.