Barberousse

J'aime beaucoup Kurosawa.

Ce film, Barberousse, est le dernier dans lequel kurosawa collabore avec toshiro mifune, son acteur fétiche.

Le film raconte l'histoire d'un médecin fraichement diplômé  affecté à un dispensaire où ses rêves de gloire et de richesse semblent bien compromis.

Toutefois, la personnalité du médecin en chef du dispensaire le subjuguera et l'amènera à accepter l'expérience que constitue cette affectation, voire à poursuivre auprès du grand homme.

Ce médecin chef, Barberousse, est un homme bourru prônant une morale rigide qu'il a le courage de transgresser lorsqu'il  estime qu'un  bien supérieur est en jeu.

Il fascine par son talent, son abnégation, et sa forte moralité.

Ce type de personnage, ce maître, me dérange. Il est possible que le système féodal du japon favorise la mise en exergue d'un sensei. Comme on se doute que la prise en considération d'un personnage principal favorise l'identification et, par voie d'extension, le suivi  "actif" du film.

J'ai été particulièrement choqué qu'a la fin du film le jeune médecin décide de rester auprès du Maître.

Kurosawa ne lui fait pas dire qu'il désire consacrer sa vie à soigner les pauvres ou à inspirer la bonté chez les moins valeureux par son seul exemple; il lui fait dire qu'il désire rester auprès du maître pour profiter de son aura ( il ne lui fait même pas dire qu'il désire devenir comme lui ).

Cela m'a particulièrement choqué car, pour moi, cela démontre juste la justesse du grand homme, de l'autocrate.

Pour faciliter l'exaltation de valeurs, on les réunit dans une seule et même personne..Et pour signifier que ces valeurs sont reconnues, on aliène les autres personnages à l'aura du maître; on méconnait certaines valeurs de liberté et d'autonomie dont, pour ce que je comprends, ledit maître se fait le chantre.

Assez strange tout ça...